7 août 2014
Enfant unique ou fraterie ?
L'autre jour, une amie est venue me demander un conseil, ou plutôt un avis...
Elle est l'heureuse maman d'une petite fille adorable mais n'éprouve pas l'envie d'avoir un autre enfant. Elle voulait connaître mon point de vue et que je réponde à ses questions, sa fille allait-elle lui en vouloir, serait-elle malheureuse ?
Et oui, je suis bien placée pour répondre à ces questions étant moi-même l'unique enfant de mes parents. En revanche je ne pouvais pas répondre à la question "va-t-elle nous en vouloir ?" car ce n'était pas un choix de la part de mes parents (ma propre venue au monde a été difficile pour ma maman et elle a malheureusement perdu un autre enfant après moi). Je ne peux donc pas leur en vouloir de quoi que ce soit...
Ai-je été malheureuse étant petite ? Non... Car j'étais très souvent entourée de mes cousins et j'avais une copine parmi nos voisins, je ne jouais donc pas tout le temps toute seule, mais j'avoue que quelques fois, le soir, je les imaginais se chamailler entre frères et sœurs autour du repas et je les enviais.
Je ne peux pas parler pour tous les enfants uniques, mais, pour ma part, j'ai beaucoup vécu dans un monde imaginaire, enfermée dans ma chambre avec mes poupées, je m'inventais des histoires et ça pouvait durer des heures.
J'avais (et j'ai toujours) beaucoup de mal à aller vers les autres, je me rappelle que j'utilisais des "appâts" pour les attirer à moi (des jouets quoi...). Parler en public, même en famille, était un supplice pour moi. Je me suis tellement renfermée dans ma coquille qu'en primaire, une de mes enseignantes a fait comprendre à ma mère que je devais être autiste (et mon poing dans ta face il est autiste lui aussi ?). Bon je vous rassure, un jour j'ai eu un déclic et j'ai fini par avoir un groupe de copines.
Bref, revenons à nos moutons...
Voilà ce qui, pour moi, est le plus difficile dans le fait d'être enfant unique : l'âge adulte !!!
Et oui, ce n'est pas l'enfance le plus compliqué, c'est l'après...
Devoir (éventuellement) faire face à la maladie ou le décès d'un parent... seule !! C'est la chose qui m’effraie le plus... N'avoir personne avec qui partager ce chagrin, même si je fonde à mon tour une famille, personne d'autre que moi ne pourra comprendre ce que je traverse.
Et pour parler de choses plus légères, j'aimerais tant pouvoir partager mes moments de bonheur avec un grand frère ou une petite sœur, leur donner des conseils, m'engueuler avec eux (oui oui, même ça)...
Alors, certes, vous allez me dire que beaucoup de personnes ne s'entendent pas du tout avec leurs frères ou sœurs et que certains d'entre eux préfèreraient être enfant unique... C'est bien dommage pour eux, moi j'aimerais tant avoir leur chance... Et si la nature me le permet j'offrirai avec une immense joie un frère ou une sœur à mon fils, même si, comme toutes les mamans je pense, j'ai la trouille au ventre de ne pas pouvoir donner autant d'amour au second qu'au premier... Je reste persuadée que notre cœur s'agrandit proportionnellement au nombre de nos enfants !!!
4 commentaires:
J'ai été extrêmement touchée par ton article ! Je suis moi-même fille unique (ma maman a eu beaucoup de difficultés à m'avoir, et je suis arrivée après plusieurs fausse-couche) J'en ai beaucoup souffert petite, d'autant plus que je ne pouvais pas partager mes jeux avec mes cousins ou cousines (beaucoup plus petits, ou plus grands que moi, ou habitant loin) C'était dur petite, mais ça a été dur adulte aussi. J'ai perdu ma maman il y a 3 ans, et malgré l'amour de mon mari et de mes enfants, je me suis sentie bien seule face à cette souffrance, que je ne pouvais partager avec un frère ou une soeur ! Et j'ai du aussi gérer le chagrin de mon papa ! Donc beaucoup de soucis....
Tu espère "offrir" un frère ou une soeur à ton fils ! J'ai eu la même démarche ! Pour moi, il était inconcevable d'avoir un "enfant unique" ! Malheureusement, ma fille n'a jamais accepté l'arrivée de son petit frère et elle se chamaille sans cesse avec lui ! Ce qui est un "cadeau" pour nous n'est pas forcément perçu comme tel chez un enfant ! En revanche, je te rassure sur un point ! Tu donneras autant d'Amour au deuxième ! Je ne pensais pas être capable de ça, et tout naturellement, quand mon fils est arrivé, j'ai réalisé que l'Amour se multipliait au lieu de se partager ! Excuse moi pour ce long commentaire, mais je suis plutôt bavarde !!! ;-)
Merci pour ce commentaire. C'est très rare pour moi de trouver quelqu'un avec qui partager cette expérience.
J'imagine la douleur que tu as ressenti en perdant ta maman, je suis vraiment désolée pour toi. Je crois que c'est une des choses qui me fait le plus peur. Ce chagrin qu'on ne peut pas partager.
J'ai vécu le divorce de mes parents et j'ai soutenu ma maman dans son immense douleur, ça n'est pas du tout la même chose mais déjà là j'aurais tellement aimé avoir un frère ou une sœur.
Tes enfants sont petits ou grands ? Je pense que c'est surtout après l'adolescence que les fratries se soudent. Enfin c'est l'impression que ça me donne ! Quand il en reste un dans l'adolescence il est forcément encore un peu "chiant" pour les plus grands ! ha ha
En tout cas prends toutes les lignes que tu veux pour tes commentaires, on aime bien les bavardes ici (on l'est un peu aussi... beaucoup... oui bon ok !)
Ma fille est fille unique pour diverses raisons dont mon âge et elle le vit très bien, elle est plutôt exclusive et déteste me partager :) après chaque enfant a son tempérament, elle invite souvent des copines, elle ne s'ennuie pas seule... en effet je pense à elle pour plus tard mais c'est comme ça, on ne peut revenir en arrière... j'ai écrit plusieurs billets sur le sujet...
http://www.nipette.com/article-35790721.html
http://www.nipette.com/article-reponses-aux-prejuges-sur-les-enfants-uniques-88862028.html
et puis je sais aussi que nous ferons tout pour qu'elle n'ait pas à gérer nos soucis de vieillesse quand ils seront là...
Bonjour Carole,
Sois la bienvenue parmi nous !
Pour ma part j'étais comme ta fille, je détestais partager ma maman ! ha ha
Et j'aimais beaucoup (trop ?) jouer seule. Par contre là où nous étions différentes c'est que je ne supportais pas d'aller dormir chez des copines ou des cousins (je viens de lire tes 2 articles), il fallait que je reste collée à mes parents. Par contre j'invitais toujours plein de monde à la maison.
En fait, comme je l'explique dans mon article, ce n'est pas le fait de devoir "supporter" la vieillesse de mes parents ou une éventuelle maladie (je touche tout le bois qui me tombe sous la main) qui m'angoisse... C'est la perte qui me terrifie ! Devoir gérer seule cette profonde tristesse que personne d'autre que moi ne pourra ressentir.
Mais comme tu le dis dans tes articles, il y a des fratries où certains enfants s'en foutent des parents, c'est sûr. Tout n'est pas toujours rose, dans un cas comme dans l'autre.
Et je comprends ton choix de ne pas faire de 2e enfant à cause de ton âge... J'ai cru que je n'allais jamais en avoir car je n'arrivais pas à trouver le bon papa ! Et finalement mon fils est venu l'année de mes 32 ans. Ça va, c'est encore "jeune" mais mon rêve était d'en avoir 3... j'ai bien peur de devoir m'arrêter à 2...
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